1- N'y a-t-il que du plaisir, dans l'écriture, ou t'est-il déjà
arrivé de ressentir une certaine forme de douleur, de souffrance,
dans cet exercice ?
Il y a
heureusement plus de plaisir que de souffrance. Sinon, et à moins
d’être masochiste, je ne verrais pas l’intérêt de continuer.
Toutefois, oui, tu peux souffrir. Lorsque le virus d’écrire m’a
pris réellement, j’ai découvert ces élans de frustration
parfois, lorsque tu ne parviens pas à enchainer ou que tu butes sur
un détail. Parfois pendant des jours. Pire… La vraie souffrance,
je l’ai connue lorsque tu perds un ou deux chapitres complets après
une manipulation malheureuse (depuis, je multiplie les sauvegardes ou
les copies). Là, je pense qu’il y a une sérieuse phase de deuil à
observer après une perte pareille. Et dans un autre registre, j’ai
connu comme un « baby-blues » lorsque le mot fin a été
inscrit au bout de mon premier texte. Un sentiment de vide soudain,
avec l’idée que cette histoire ne m’appartenait déjà plus.
Qu’elle prenait son envol. Et cela s’est reproduit souvent.
2- Qu'est-ce qui te pousse à écrire, finalement ?
Tout à fait
honnêtement… je n’en sais rien du tout. Depuis l’enfance, j’ai
souvent des petits scénarios qui me traversent l’esprit, des films
que j’ai regardés mais dont j’aurais noué l’intrigue
différemment, j’imagine parfois tel ou tel anonyme croisé dans la
rue dans les situations les plus abracadabrantes (ou les plus tordues
s’il s’agit de polar). Je crois être arrivé un jour à un
trop-plein qu’il a fallu coucher pour de bon sur le papier (ou sur
le clavier, soyons modernes et éco-responsables). Et aujourd’hui,
j’en ai besoin. Pas un besoin primaire comme manger, boire ou
dormir. Mais que je rédige un mail, un rapport professionnel, une
nouvelle ou même un texto, j’aime la magie que peuvent dégager
quelques mots alignés. Quand je n’écris pas depuis longtemps, je
ressens un manque réel. Jusqu’à la frustration.
Dans un autre
registre, l’actu ou mon vécu m’inspirent souvent les histoires
que je compose. J’y cache ce qui me choque, me fascine ou
m’attriste. J’y règle mes comptes parfois, sous couvert de
personnages fictifs à l’antipathie bien réelle. Une amie m’a
parlé un jour de « punching-ball » littéraire à ce
sujet : du petit chef tyrannique à la voisine intrusive, il est
facile de tolérer leur comportement, pour peu qu’on les malmène
dans une fiction. Et, bon sang que ça fait du bien !
3- Comme on le constate aujourd'hui, tout le monde écrit ou veut
s'y mettre. Sportifs, stars du show biz, présentateurs télé,
journalistes, politiques, l'épicier, ta voisine... de plus, des
sites proposant des services d'auto-édition pullulent sur le net. Ça
t'inspire quoi ?
Vaste débat. Il
y a deux questions en une ici. D’abord sur l’accès à l’écriture
(ou les envies qui y sont associées) à tout un chacun. Et ensuite
sur l’auto-édition.
Pour le premier
point, autant vendre des bouquins uniquement sur le nom d’une
starlette de téléréalité alors qu’elle n’en a pas écrit une
ligne m’interroge sur le cerveau qui a pu pondre une idée
pareille, autant je soutiens à fond les anonymes qui se laissent
tenter. Au fond, personne n’est obligé de chercher à diffuser ses
écrits. Les tous premiers que j’ai pu réaliser l’ont été
d’abord et surtout pour un seul lecteur : moi. Même
aujourd’hui, une poignée de textes planqués au fond de mes
dossiers numériques ne sont pas destinés à être diffusés. Ils
sont trop intimes pour ça et m’ont servis de catharsis pour mieux
comprendre le monde qui m’entourait, m’aider à faire un choix ou
soigner mes blessures. Pour cela, oui, bien sûr, que chacun couche
sur le papier ce qui le travaille ou le tourmente. De même, c’est
mon cas et pour cette raison que j’ai commencé, si écrire est un
vrai jeu, dont on se moque de savoir si cela va nous apporter autre
chose que du plaisir, et bien : amusez-vous ! Ne vous
prenez pas au sérieux et allez-y ! Et si ça marche un jour,
tant mieux. S’il s’agit de raconter sa vie dans l’espoir que
cela va intéresser les foules, je suis plus dubitatif. A moins
d’avoir un destin exceptionnel et hors du commun, je ne suis pas
convaincu que cela peut constituer un livre attractif pour une maison
d’édition.
Ce qui nous amène
au cas de l’auto-édition, pour laquelle je pense que beaucoup
d’arnaques sévissent. Dans le cas précédent, celui du livre sur
la vie de l’auteur, je pense que ça peut vite tourner au drame. A
moins de rester raisonnable et viser la poignée de personnes que
cela va vraiment captiver (famille proche, en particulier), investir
des fortunes sur des rêves de best-seller est déjà plus risqué.
Une part importante de moi refuse de payer pour un service que
d’autres offrent gratuitement. Sans parler de l’absence cruelle
de services que ces sites ne proposent pas, comme une relecture /
correction, un travail graphique pour une couverture, etc… Une
poignée fait un travail formidable, je le sais. Plusieurs
connaissances y ont eu recours avec succès. Mais ce n’est pas pour
moi. Trop peu de garanties sont offertes. Au fond, je préférerai
presque jouer la même somme au PMU ou à l’Euromillions. Mes
chances de gain seraient probablement plus élevées.
4- Le numérique, le support d'internet, les liseuses, les ebook,
les réseaux sociaux, sont une révolution pour les auteurs et
bousculent également le monde de l'édition. Que penses-tu de ce
changement ?
Le lecteur que je
suis trouve que les réseaux sociaux sont un outil devenu
indispensable pour les auteurs. Cela les rend plus proche de leur
lectorat, tout en permettant des échanges plus variés et plus
constructifs sur leur œuvre. Cela permet aussi de se faire
connaître. J’ai découvert quelques auteurs par ce biais que je
n’aurais probablement jamais lus par ailleurs.
En ce qui
concerne les liseuses et autres lectures sur écran, je ne parviens
pas à sauter le pas (il faut dire que je ne suis pas super motivé
non plus). Il me manquerait trop le grain du papier, son odeur
lorsqu’il est un peu vieux, le bruit même que font les pages
lorsqu’on les tourne. Et puis, comment faire dédicacer son
exemplaire sur tablette lorsque l’on va faire un signe à son
auteur préféré sur les salons ?
5- Il semble que de plus en plus, les auteurs prennent en charge
leur communication, font leur publicité, créent leurs propres
réseaux, prolongeant ainsi le travail de l'éditeur de façon
significative. Te sers tu toi aussi de ce moyen pour communiquer sur
ton travail, annoncer ton actualité, discuter avec tes lecteurs ou
d'autres auteurs et ainsi, faire vivre tes livres plus longtemps ?
A mon modeste
niveau, oui. En principe, dans le panel de contacts avec qui nous
sommes en interaction sur les réseaux sociaux, se trouvent :
des membres de notre famille, des amis proches, des collègues, des
connaissances, des membres de nos clubs divers et variés (que ce
soit la Confrérie de la Choucroute ou l’Amicale bouliste, tout le
monde ou presque a un profil). C’est vrai que c’est toujours
assez sympa de partager avec eux ces petits moments où ton texte a
été retenu pour tel concours, où ta bobine passe au canard local.
C’est vrai également que ça permet des échanges parfois tardifs
avec d’autres passionnés sur tel ou tel bouquin qui sort du lot,
tel concours au thème suffisamment complexe pour titiller
l’imagination.
6- On dit qu'en 25 ans, le nombre de livres publiés a été
multiplié par deux, leur tirage ayant baissé de moitié pendant
cette même période. Comment sortir le bout de sa plume de cette
masse de publications ? Être visible ? N'est-ce pas
décourageant pour les jeunes auteurs ? Que leur dirais-tu ?
Là, j’avoue
que c’est en effet décourageant. Entre ça et le sentiment que
l’on va se faire « croquer » par la vilaine méchante
maison d’édition au point de devoir montrer le contrat à son
avocat avant signature (pas taper, c’est du second degré !),
ce que l’on peut voir comme déconvenues ici et là pour certains
auteurs, je dois dire que ça ne fait pas envie. C’est tentant
autant qu’effrayant. J’ai ressenti aussi pour certains
« micro-succès » une interrogation lancinante du type :
« pourquoi moi ? » ou « qu’est-ce que je
fous ici ? ». J’ai atteint le paroxysme en la matière
lors du tournage d’une émission de télé pour laquelle j’ai été
invité, après avoir été retenu pour deux chapitres dans un polar
collaboratif. Livre sur lequel d’autres auteurs prestigieux de
polars nous ont donné leur avis, les yeux dans les yeux. Si ça m’a
énormément amusé, j’ai aussi eu quelques doutes sur la
pertinence de ma place parmi eux. « Écrire, c’est
s’exposer ». Ou carrément se mettre à nu. Il y a une
ambivalence entre ce vœu de préservation de soi et cet espoir
d’être lu par un nombre conséquent. C’est cette ambiguïté
qu’il faut gérer avant de voir plus loin.
7- Les relations entre un éditeur, ou un directeur de collection,
et un auteur, pourraient faire l'objet d'une psychanalyse, me disait
un écrivain, récemment. Qu'en penses-tu ? Comment
analyserais-tu cette relation que tu entretiens avec eux.
Je ne peux que
l’imaginer, n’ayant pas été édité seul. Je les vois comme un
couple, quelque part. Si l’alchimie entre eux est là, qu’elle
permet des miracles, ils peuvent aller loin ensemble et créer de
jolies choses (et ce n’est pas sale, hein ! Je ne parle pas de
faire des gosses. Et ce qui se passe en dehors des heures de bureau
ne nous regarde pas). Au contraire, et comme dans un couple, s’il
règne entre eux une mauvaise communication, de la jalousie ou des
soupçons d’infidélité (si l’auteur lorgne un peu trop sur les
jolies formes de la maison d’à côté), je ne les vois pas durer
ensemble en toute harmonie. Je ne pense pas que l’on soit dans un
rapport classique employeur / employé, parce qu’il ne s’agit pas
des mêmes liens contractuels. Plutôt dans un partenariat actif, où
chacun a besoin de l’autre. Plutôt qu’une psychanalyse, on
pourrait un début de polar, tiens. Ça pourrait être la porte
ouverte à de sacrées histoires (voir plus avant ce que je disais
des « punching-ball » littéraires… ça peut en être
aussi l’idée).
8- J'ai pensé longtemps, et ma bibliothèque s'en ressentait, que
le noir, le polar, était une affaire de mecs. Les coups durs, la
débine et la débauche, les gangsters, la baston, les armes, les
crimes et la violence en général… une histoire de bonshommes.
Aujourd'hui, les femmes sont de plus en plus présentes dans
l'univers du polar. Grâce au Trophée, j'ai pu me rendre compte
qu'il y avait de nombreux auteurs femmes dans ce genre. Ce n'était
pas le cas il y a quelques décennies.
Quelles réflexions cela t'inspire-t-il ? À quoi cela est il
dû, selon toi ? En lis-tu et, si oui, Lesquelles ?
Je dois dire que
j’ai été surpris lorsque j’ai commencé un peu à m’intéresser
à cet univers. Les auteurs et libraires me disaient très vite que
le lecteur de polar est avant tout une lectrice. Cela vaut pour tous
les genres, d’ailleurs (on imagine tout de même très mal des mecs
lire des livres de la collection Harlequin. Mais il doit s’en
cacher. Donnez des noms !). D’aussi loin que je me souvienne,
après tout, la plupart de mes potes ne lisaient que l’Equipe et
bien peu des bouquins. En ce qui concerne le polar, ma première
réflexion était : « m’enfin, quand on lit du Chattam
et ses bouts de cadavres explosés sur toute la scène de crime,
c’est pas très glamour quand même… ». Puis, je me suis
souvenu du physique dudit Chattam… Lien de cause à effet ?
Idée de jeu pour patienter dans les files d’attentes pour le
rencontrer en salon : calculer le ratio femmes / hommes dans la
file, inversement proportionnel à la côte de popularité d’un
Président de la République en fin de mandat.
Le physique
n’explique pas tout. Les femmes ont, je pense, ce besoin de
frissonner, de frémir pour le héros bodybuildé et amoché à la
John Mac Lane (ou façon steak tartare), de se laisser guider par les
rebondissements d’une enquête.
Normal donc que
l’on retrouve des femmes chez les auteurs. Elles apportent un
éclairage différent dans leurs livres, plus réfléchis à mon
sens. Plus doux et plus centrés sur l’humain aussi. Quand on lit
Sophie Loubière dans « A la mesure de nos silences », on
se laisse gagner par une émotion qu’un homme aurait beaucoup de
peine à générer. Karine Giebel fait partie de ces femmes que je
lis avec plaisir. D’une plume terrifiante et oppressante pour
« Juste une ombre », elle peut passer à quelque chose de
plus doux pour « Satan était un ange ». Fossé
générationnel, personnalités sociologiquement incompatibles,
caractères et registres de valeurs opposés, imminence de la mort.
Elle aborde pour ce dernier des sujets graves avec une poésie
touchante.
A l’extrême,
se trouve Ingrid Desjours. Une femme adorable, que j’ai connue sur
le pilotage du polar collectif dont je parle plus haut. Et une
découverte inédite comme auteur. Ses livres vont très loin dans
l’horreur, qu’elle soit psychologique ou physique. Ils se
savourent comme un bon film d’horreur à la sauce polar. Ou comme
un épisode tordu d’Esprits Criminels où les scènes de crime ne
sont pas censurées.
9- Pourquoi as-tu accepté de participer à ce Trophée ?
D’abord pour
m’amuser. Une amie fan de polars m’en a parlé et m’a proposé
de postuler. J’aime les défis en la matière et le concept m’a
plu d’emblée. Je profite de l’occasion pour renouveler mon
admiration pour les auteurs confirmés qui ont le courage de se
mettre en danger pour ce Trophée. Pour le jeu, ensuite. Parce que
c’est ce que l’écriture devrait rester : un jeu. Où se
lancer en compétition avec d’autres passionnés vaut tous les
best-sellers du monde. Et enfin, pour le fun. Moi, je n’ai rien à
perdre… comme les autres non-édités. Chiche qu’on parvient à
faire trembler les pros ?... (dans un bon esprit, bien entendu).
Une autre
motivation est plus géographique : je vis maintenant à
quelques encablures du lac d’Annecy. Ravi de participer en voisin.
LES
QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE
1- Vie professionnelle, vie de famille, salons et dédicaces, à
l'écriture reste-t-il une place ?
Oh punaise qu’il
en reste peu ! Entre un boulot passionnant mais chronophage (je
suis responsable technique dans la gestion immobilière), les
kilomètres que j’avale pour lui (environ 50 000 à l’année),
un rôle de papa qui va arriver d’ici 3 semaines au moment où
j’écris ces lignes (et pour la seconde fois, en plus !),
autant dire que j’arrive à l’état de loque bien avancée le
soir. Et que je suis tout juste bon à suivre les rebondissements
d’une comédie américaine bien grasse (avec pas plus de 5
personnages, sinon c’est mort) ou l’Amour est dans le Pré. Quant
à écrire, si l’envie me dévore encore et encore (c’est que le
début, d’accord, d’accord), me manque l’énergie et les
allumettes pour caler mes paupières.
2- A-t-on encore les idées claires, quand tous nos héros broient
du noir ?
Pour y voir
clair, ça dépend déjà si j’ai bien envoyé la facture EDF qui
traine depuis des semaines sous ce #$@$! De clavier. S’ils nous
doivent plus que la lumière, cela se fait à condition de leur avoir
confié espèces sonnantes et trébuchantes. Cet obstacle passé,
nous reste le courage de relever la barre de nos héros. En rouge et
noir, j'exilerai ma peur, j'irai plus haut que ces montagnes de
douleur, disait la grande Jeanne. Quand ils broient du noir, à nous
de les aider à en sortir. Quitte à faire une intrusion momentanée
dans d’autres littératures. Sharko, le flic à moitié dépressif
de Franck Thilliez, ça ne lui ferait pas du bien un épisode chez
Harlequin ? (qui a dit « dans un bouquin érotique »
au fond ? Un peu de décence, tout de même). A réfléchir,
tout ça…
3- La rentrée littéraire approche. Un livre, ça va, 560, où
est-ce qu'on va ?
Déjà, je ne
peux pas tous les lire, ou tous les acheter (surtout si j’en crois
mon banquier). Au moins, me dis-je, c’est la garantie pour tous de
trouver chaussure à son pied. Tous les secteurs sortent des livres.
L’un d’eux, celui de la littérature pour ados, offre un large
éventail de titres. Loin de moi de critiquer le contenu ou le
supposé intérêt littéraire de ces bouquins. Ce que j’y vois
d’essentiel est qu’ils lisent aussi. Et que ces livres sont la
clé vers d’autres types de fictions plus tard. C’est difficile
toutefois de s’y retrouver, parmi toutes ces sorties, c’est vrai.
4- Le dicton du jour : À la saint Grégoire, sort un livre
de ton placard. Je t'écoute.
Allez, un au
pif qui me tombe sous les yeux: « Flic, c’est pas du
cinoche » de Marc Louboutin. Une série de témoignages sur la
réalité du métier de flic, sur deux périodes (années 70-80 et
actuelle), comparée à plusieurs poncifs de la fiction télé ou
ciné. Un livre que je conseille justement quand on écrit, pour
casser quelques idées reçues qui ont la dent dure. Et ne pas les
réutiliser dans nos fictions. Au-delà de cela, il apporte un
véritable intérêt pour comprendre ce métier difficile. Une fois
lu, on ne les voit plus tout à fait de la même manière, ces hommes
et ces femmes. Ayant travaillé plusieurs années durant dans des
quartiers sensibles, j’étais déjà sensible à ce qu’ils
traversaient sur le terrain.
5- Boire ou écrire, faut-il choisir ?
Clairement, oui !
J’ai essayé une fois (pour une dissert’ de philo) les deux en
même temps et le résultat n’avait ni queue, ni tête. Ou alors,
juste pour rédiger des pastiches ou des histoires très courtes pour
sa page Facebook. Histoire de rigoler un peu. Sinon, faut être son
propre Sam, pour conduire le clavier comme un chef. Parce que
personne ne pourra guider l’histoire que tu as imaginée à ta
place.
Une fois arrivé
à bon port, par contre, c’est une autre histoire…
6- La littérature est le sel de la vie. Passe moi le poivre.
Le ciné. L’un
marche bien avec l’autre et ils s’accompagnent régulièrement
pour assaisonner nos vies.
7- Lire aide à vivre. Et écrire ?
Cela m’a
souvent aidé pour faire un choix, comprendre un fait ou accepter une
situation. Cela m’a toujours enrichi (je ne parle pas d’argent,
hein ! Plutôt de connaissances nouvelles lors de périodes de
documentation ou du bien-être que cela m’a apporté). Souvent,
écrire m’aura aidé à supporter un quotidien professionnel
difficile, au cœur des quartiers difficiles dont je parle plus haut.
Imaginer des scénarios et des personnages au coucher aura amélioré
mon sommeil, alors perturbé par la pression, les risques et les
échéances courtes.
8- Une anecdote à nous narrer, sur un salon, lors d'une dédicace,
d'une table ronde, un événement touchant, drôle, étrange… ?
Plein, bien sûr.
Souvent comme visiteur. Mais les dédicaces les plus touchantes que
l’on a pu me demander venaient de ma fille. L’une des demandes
les plus perturbantes venait de mon Directeur Général, pour un
polar collectif. C’est passé via des intermédiaires, et je dois
dire que j’ai réfléchi à plusieurs fois avant d’écrire quoi
que ce soit (et surtout, une certaine retenue m’a interdit d’écrire
une ou deux âneries dont j’ai le secret). Venant de lui, c’était
à la fois flatteur et dérangeant, comme si je ne souhaitais pas
mélanger boulot et ce qui s’apparente pour moi à un loisir des
plus privés. De toute façon, c’était mort : la chargée de
comm’ avait fait un article sur le bouquin dans le journal interne
qui avait suivi, provoquant une demande de dédicace de quelques
collègues.
Nous te
remercions d'avoir répondu à nos questions et d'être présent(e)
avec nous, pour cette troisième édition du Trophée Anonym'us.
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