1. Votre premier manuscrit envoyé à
un éditeur, racontez-nous ?
Je n'ai jamais envoyé de manuscrits à
des éditeurs. Je travaille généralement avec l'éditeur en amont. Je lui parle
longuement de mon projet et si je perçois un désir de publication, on travaille
ensemble. Enfin si, j'ai envoyé des manuscrits par politesse, parce que
l'éditeur m'avait dit, par politesse, "envoie moi un truc" mais
nous savions tous deux que ça n'irait pas plus loin. Travaillant dans le monde
du livre, j'ai la chance de connaitre quelques éditeurs qui eux même, en
connaissent d'autres, je peux parvenir à soumettre des idées et a obtenir un
assentiment préalable.
2. Ecrire… Quelles sont vos exigences
vis à vis de votre écriture ?
J'essaie de produire des textes qui
doivent se lire d'une traite, en deux ou trois heures. Je veux que le
lecteur dévore le livre. C'est ma principale exigence.
3. Ecrire… Avec ou sans péridurale ?
Si je prends beaucoup de plaisir à
imaginer une histoire, à me la raconter, à me la répéter, puis à la raconter à
d'autres, à voir si je parviens à maintenir une attention juste en
la racontant à quelqu'un, ce que je fais toujours avant de ma lancer dans
l'écriture, je dois avouer que l'acte d'écrire m'est difficile et pénible. je
n'ai pas la facilité rédactionnelle que je perçois chez d'autres, je bute sans
cesse sur des choses simples, c'est très laborieux. Ça n'exige pas
une péridurale, mais des tonnes de cigarettes et des hectolitres de café.
4. Ecrire… Des rituels, des petites
manies ?
Non, pas vraiment. Les rituels
résidant peut-être dans toutes les ruses que je peux déployer pour ne pas
écrire, pour retarder la confrontation entre l'imaginaire et le réel.
5. Ecrire… Nouvelles, romans, deux
facettes d’un même art. Qu’est ce qui vous plait dans chacune d’elles ?
J'ai écrit beaucoup de
nouvelles. C'est plus excitant en terme d'écriture et c'est sans
doute plus exigeant que le roman, aucune approximation n'est tolérable. C'est
dommage que ce genre n'intéresse plus les éditeurs, qu'il n'y ait plus de
revues grand public dévolues au genre.
6. Votre premier lecteur ?
Généralement l'éditeur, même si je
fais quelquefois lire les débuts, ou la première moitié à quelques personnes de
confiance.
7. Lire… Peut-on écrire sans lire ?
Oui, dans le cadre d'une volonté de témoigner de quelque chose de
singulier, mais je ne sais pas si ça existe, des écrivains qui ne lisent pas.
8. Lire… Votre (vos) muse(s)
littéraire(s) ?
Je suis avant tout un lecteur, un
gros lecteur. J'ai une vénération littéraires pour quelques écrivains, mais ce
n'est pas dans mes lectures que je vais trouver des sources d'inspirations.
C'est beaucoup plus le réel qui fait office de muse, le réel est fantastique.
9. Soudain, plus d’inspiration,
d’envie d’écrire ! Y pensez-vous ? Ça vous est arrivé ! Ça vous inquiète ? Que
feriez-vous ?
Je suis un amateur, j'ai la chance
d'être publié par des éditeurs professionnels, mais jamais je ne signerai un
quelconque contrat m'obligeant à fournir un roman tous les ans, ou quelque
chose qui m'obligerait à produire du texte, quelque chose qui rendrait
l'inspiration obligatoire. Ce serait un cauchemar.
10. Pourquoi avoir accepté de
participer au Trophée Anonym'us ?
Parce qu'on me l'a gentiment
proposé.
11. Voyez-vous un lien entre la
noirceur, la violence de nos sociétés et du monde en général, et le goût,
toujours plus prononcé des lecteurs pour le polar, ce genre littéraire étant en
tête des ventes?
Et bien, en réalité, les gens lisent
bien moins de polar qu'a l'époque où la télévision ne s'était pas imposée dans
tous les foyers ou presque. Le polar était un réel genre, une sorte de sous
littérature extrêmement codifiée, une sous littérature dans laquelle
excellaient quelques grands écrivains, les tirages étaient monstrueux mais ça
restait un genre un petit peu honteux. Aujourd'hui, c'est un genre
hégémonique, tous les soirs, des séries policieres, des émissions
criminologiques, des reportages "en immersion" envahissent les
écrans, la honte à disparue, le marketing éditorial s'est emparé du polar, du
roman noir, du thriller.. En fait je ne sais pas vraiment répondre à la
question, est-ce que le caractère de plus en plus anxiogène de la société nous
pousse a lire des histoires policières? est-ce qu'on vit tous dans une sorte de
polar? Est-ce qu'on veut se rassurer? se faire peur? Je l'ignore.
12. Vos projets, votre actualité
littéraire
Des projets, il y en a, est-ce qu'ils vont se concrétiser, je
l'ignore. Mon actualité, c'est le trophée anonym’us.
13. Le (s) mot(s) de la fin ?
Et bien merci pour tout.
Une interview réalisée en collaboration avec le blog partenaire Lila sur sa terrasse
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