Cette
année, ce sont les auteurs eux-mêmes qui ont concocté les
questions de l’interview, celles qui leur trottent dans la tête,
celles qu’on ne leur pose jamais, ou tout simplement celles qu’ils
aimeraient poser aux autres auteurs.
Aujourd’hui
l’interview de Sophie
Aubard
1.
Certains auteurs du noir et du Polar ont parfois des comportements
borderline en salon. Faites-vous partie de ceux qui endossent le rôle
de leurs héros ou protagonistes pendant l'écriture, histoire d'être
le plus réaliste possible ?
Bande
de psychopathes !
Non,
les personnages restent dans les livres, et heureusement ! J’ai
fait peu de salons, mais j’ai toujours rencontré de joyeux drilles
qui ne se prenaient pas au sérieux, ce sont d’ailleurs devenus des
amis.
Je
me mets dans la peau des personnages le temps de l’écriture,
certains virent très mal… et ça me fait bien rire !
2.
Douglas Adams est promoteur de 42 comme réponse à la vie, l’univers
et le reste. Et vous quelle est votre réponse définitive ?
42
☺
3.
Y a-t-il un personnage que vous avez découvert au cours de votre
vie de lecteur et avec lequel vous auriez aimé passer une soirée ?
Simone
Weil. Pas une once de haine dans cette femme, aucune compromission
non plus. Je suis admirative.
4.
Si tu devais avoir un super pouvoir ce serait lequel et pourquoi?
Endormir
mon prochain. Quel bonheur de plonger les barbants ou les méchants
dans les bras de Morphée. Imaginez une réunion où en endort tous
les participants. Pendant ce somme, on peut lire, écouter de la
musique, modifier le power point. Et au réveil conclure « Merci
untel. Prochaine réunion le 10 pour suivre l’avancée du projet ».
Tentant non ?
5.
Est-ce que tu continuerais à écrire si tu n'avais plus aucun
lecteur ? (même pas ta mère)
J’ai
commencé à écrire sans autre lecteur que ma pomme. Je continuerai
tant que la thérapie ne sera pas terminée !
6.
Quel a été l'élément déclencheur de ton désir d'écrire ?
Est-ce un lieu, une personne, un événement ou autre ?
Une
cascade de douleurs et puis le retour du bonheur.
7.
Est-ce que le carmin du sang de ses propres cicatrices déteint
toujours un peu dans l'encre bleue de l'écriture ?
Les
bleus profonds sont ceux de l’âme et du cœur. Ils ne laissent
aucune trace, mais ne cicatrisent jamais. Alors, oui j’y trempe ma
plume.
8.
Penses tu qu'autant de livres seraient publiés si la signature était
interdite ? Et toi, si comme pour le trophée Anonym'us, il fallait
publier des livres sous couvert d'anonymat, en écrirais-tu ?
Autant
de livres seraient certainement publiés, combien connaitraient le
même succès ? Je pourrais publier sans nom, mon ego n’en
souffrirait pas si le lecteur est satisfait.
9.
Pourquoi avoir choisi le noir dans un monde déjà pas rose ?
Il
n’y a pas d’ombre sans lumière.
10.
Quelles sont pour toi les conditions optimales pour écrire ?
Une
belle histoire. Aucun rituel ou besoin particulier.
11.
si vous deviez être ami avec un personnage de roman, lequel
serait-ce?
San
Antonio pour les cours de français et d’humanisme.
12.
Quel est ton taux de déchet (nombre de mots finalement gardés /
nombre de mots écrits au total ) ? Si tu pouvais avoir accès aux
brouillons/travaux préparatoires d’une œuvre, laquelle serait-ce
?
Je
ne tiens pas de statistiques. Je peux supprimer des pages, des
chapitres entiers tant que je ne suis pas satisfaite, et encore, je
ne le suis jamais à 100 %. J’aimerais avoir accès aux brouillons
de Frédéric Fajardie « La nuit des chats bottés », il a dû bien
rire, et le résultat est juste parfait.
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