mercredi 30 janvier 2019

L'interview de la semaine : Sophie Aubard


Cette année, ce sont les auteurs eux-mêmes qui ont concocté les questions de l’interview, celles qui leur trottent dans la tête, celles qu’on ne leur pose jamais, ou tout simplement celles qu’ils aimeraient poser aux autres auteurs.



Aujourd’hui l’interview de Sophie Aubard






1. Certains auteurs du noir et du Polar ont parfois des comportements borderline en salon. Faites-vous partie de ceux qui endossent le rôle de leurs héros ou protagonistes pendant l'écriture, histoire d'être le plus réaliste possible ?
Bande de psychopathes !
Non, les personnages restent dans les livres, et heureusement ! J’ai fait peu de salons, mais j’ai toujours rencontré de joyeux drilles qui ne se prenaient pas au sérieux, ce sont d’ailleurs devenus des amis.
Je me mets dans la peau des personnages le temps de l’écriture, certains virent très mal… et ça me fait bien rire !
2. Douglas Adams est promoteur de 42 comme réponse à la vie, l’univers et le reste. Et vous quelle est votre réponse définitive ?
42 ☺
3. Y a-t-il un personnage que vous avez découvert au cours de votre vie de lecteur et avec lequel vous auriez aimé passer une soirée ?
Simone Weil. Pas une once de haine dans cette femme, aucune compromission non plus. Je suis admirative.
4. Si tu devais avoir un super pouvoir ce serait lequel et pourquoi?
Endormir mon prochain. Quel bonheur de plonger les barbants ou les méchants dans les bras de Morphée. Imaginez une réunion où en endort tous les participants. Pendant ce somme, on peut lire, écouter de la musique, modifier le power point. Et au réveil conclure « Merci untel. Prochaine réunion le 10 pour suivre l’avancée du projet ». Tentant non ?

5. Est-ce que tu continuerais à écrire si tu n'avais plus aucun lecteur ? (même pas ta mère)
J’ai commencé à écrire sans autre lecteur que ma pomme. Je continuerai tant que la thérapie ne sera pas terminée !
6. Quel a été l'élément déclencheur de ton désir d'écrire ? Est-ce un lieu, une personne, un événement ou autre ?
Une cascade de douleurs et puis le retour du bonheur.
7. Est-ce que le carmin du sang de ses propres cicatrices déteint toujours un peu dans l'encre bleue de l'écriture ?
Les bleus profonds sont ceux de l’âme et du cœur. Ils ne laissent aucune trace, mais ne cicatrisent jamais. Alors, oui j’y trempe ma plume.
8. Penses tu qu'autant de livres seraient publiés si la signature était interdite ? Et toi, si comme pour le trophée Anonym'us, il fallait publier des livres sous couvert d'anonymat, en écrirais-tu ?
Autant de livres seraient certainement publiés, combien connaitraient le même succès ? Je pourrais publier sans nom, mon ego n’en souffrirait pas si le lecteur est satisfait.
9. Pourquoi avoir choisi le noir dans un monde déjà pas rose ?
Il n’y a pas d’ombre sans lumière.
10. Quelles sont pour toi les conditions optimales pour écrire ?
Une belle histoire. Aucun rituel ou besoin particulier.
11. si vous deviez être ami avec un personnage de roman, lequel serait-ce?
San Antonio pour les cours de français et d’humanisme.
12. Quel est ton taux de déchet (nombre de mots finalement gardés / nombre de mots écrits au total ) ? Si tu pouvais avoir accès aux brouillons/travaux préparatoires d’une œuvre, laquelle serait-ce ?
Je ne tiens pas de statistiques. Je peux supprimer des pages, des chapitres entiers tant que je ne suis pas satisfaite, et encore, je ne le suis jamais à 100 %. J’aimerais avoir accès aux brouillons de Frédéric Fajardie « La nuit des chats bottés », il a dû bien rire, et le résultat est juste parfait.

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