mardi 1 mars 2016

Interview d'une auteure : Naïri Nahapetian

LES QUESTIONS DU BOSS...

1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?
Je me sens à la fois écrivain, romancier, auteur. Il y a des nuances bien-sûr, mais je me sens les trois à la fois, car hormis mes romans, je pourrais écrire, et j’ai même déjà écrit, des nouvelles, des contes, des essais... Ecrire de la fiction demeure toutefois le plus important.
2- Ecrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir.
Ils sont compatibles, bien obligé, si on veut (et c’est le rêve de tous) en vivre. Je n’y penses pas assez...
3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ?
J’écris depuis quasiment toujours ! Notamment des nouvelles que j’ai publiées dans des revues. Mais j’ai aussi écrit un premier polar, très parisien, qui a été refusé par plusieurs éditeurs et notamment Liana Levi qui a publié mes deux premiers romans. Néanmoins, il avait été lu et avait suscité de l’intérêt chez cet éditeur, au point que je l’ai recontacté après avoir commencé à écrire “Qui a tué l’ayatollah Kanuni ?”. Quant à mon dernier roman, “Un agent nommé Parviz”, mon éditeur actuel, les éditions de l’Aube, a répondu très vite quand je le lui ai proposé. Ce texte m’a en partie été inspiré par des ouvrages parus chez l’Aube...
4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ?
C’est une névrose. J’ai commencé à écrire de la fiction très jeune parce que j’avais besoin de fuir une réalité qui m’était insupportable. Aujourd’hui, la vie m’est beaucoup plus supportable, mais j’ai toujours besoin d’écrire. L’écriture a un très fort pouvoir de résilience. Si j’arrêtais d’écrire, je ne me sentirais pas bien du tout.
5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
Solitaire. Je suis par ailleurs journaliste et c’est un travail d’écriture plus collectif, même si, du coup, on y expérimente une liberté moins grande que dans la fiction.
6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
Je ne rêve pas souvent de mon éditrice... Plutôt de vols planés et de jardinage. Et toi ?
7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
Je le découvre cette année...

LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...
1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Hum, l’alchimie de saveurs ? D’ailleurs, j’évoque beaucoup l’alchimie dans le roman que je suis en train d’écrire... Mais c’est généralement mes personnages qui me poussent à écrire. C’est pour eux que je m’installes le matin à mon bureau pour reprendre le fil de mon roman.
2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
Idéalement, dans le bruit et la fureur de Téhéran qui est, en réalité, le personnage principal de mes trois romans.
3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ?
Un agent nommé Parviz est l’histoire d’un homme qui fascine une femme par le récit (probablement fictionnel) de sa vie...
4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
ça dépend des textes ! Et dans un même roman, je peux faire Pénélope sur un chapitre et que tout roule ensuite pendant plusieurs chapitres.
5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un mais qui ne se déroule jamais comme prévu ?
Généralement, c’est quelque chose de très impalpable qui me donne envie d’écrire un livre : une première phrase, une sensation, une scène, une image... Puis, j’échafaude un plan que je ne suis pas toujours.
6- Si celui-ci était une boisson, ce serait ?
Sur ces mots, Parviz s’interrompit et fixa son invitée de son regard clair, avant de lui tendre un verre transparent cerclé d'un filet d'or. Il n’était pas grand, mais svelte, élégant, et s'exprimait en français comme s’il était né dans ce pays.

- Vous ne me croyez pas ? reprit-il en faisant tourner son verre à thé entre ses doigts.”

 

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