Cette
année, ce sont les auteurs eux-mêmes qui ont concocté les
questions de l’interview, celles qui leur trottent dans la tête,
celles qu’on ne leur pose jamais, ou tout simplement celles qu’ils
aimeraient poser aux autres auteurs.
Aujourd’hui
l’interview de Stéphanie
Lepage
1.
Certains auteurs du noir et du Polar ont parfois des comportements
borderline en salon. Faites-vous partie de ceux qui endossent le rôle
de leurs héros ou protagonistes pendant l'écriture, histoire d'être
le plus réaliste possible ?
Bande
de psychopathes !
J’aimerais
bien endosser le rôle de mes tueurs dégénérés, parfois, histoire
de faire un peu le ménage autour de moi… mais il paraît que ce
n’est pas bien de tuer des gens (c’est même interdit, non ?).
Alors, je me venge « sur le papier ». Sinon, en salon, je
fais comme si j’étais quelqu’un de normal, mais les lecteurs ne
sont pas dupes : ils savent bien que les auteurs de noir et de
polar sont complètement barrés !
2.
Douglas Adams est promoteur de 42 comme réponse à la vie, l’univers
et le reste. Et vous quelle est votre réponse définitive ?
Euh…
l’œuf ? Non, la poule… Merde, je crois bien que c’est
l’œuf, non ? Ou alors…
3.
Y a-t-il un personnage que vous avez découvert au cours de votre
vie de lecteur et avec lequel vous auriez aimé passer une soirée ?
Vi !!
Samuel Moss, le héros de Laurent Scalese dans Je l’ai fait pour
toi, un mélange de Colombo et de Cherif badass…
4.
Si tu devais avoir un super pouvoir ce serait lequel et pourquoi?
Pouvoir
éradiquer les cons, ça compte ?
5.
Est-ce que tu continuerais à écrire si tu n'avais plus aucun
lecteur ? (même pas ta mère)
Bien
entendu, c’est indépendant de ma volonté, presque comme de
respirer. Et tant que je n’arriverai pas à faire taire les voix
dans ma tête…
6.
Quel a été l'élément déclencheur de ton désir d'écrire ?
Est-ce un lieu, une personne, un événement ou autre ?
La
lecture, pardi, et Stephen King, of
course ! Je suis une lectrice
compulsive depuis mon plus jeune âge et, lorsque j’ai lu Ça
du maître incontesté (comment ça, j’exagère ?), je me suis
dit : plus tard, je ferai comme le monsieur, j’écrirai des
histoires à faire flipper sa race !
7.
Est-ce que le carmin du sang de ses propres cicatrices déteint
toujours un peu dans l'encre bleue de l'écriture ?
Pas
du tout, en ce qui me concerne, ou alors je suis à point pour vingt
ans de thérapie au minimum.
8.
Penses tu qu'autant de livres seraient publiés si la signature était
interdite ? Et toi, si comme pour le trophée Anonym'us, il fallait
publier des livres sous couvert d'anonymat, en écrirais-tu ?
Je
crois que de « grands noms de la littérature » (ironie,
quand tu nous tiens…) passeraient sûrement à la trappe si leurs
bouquins n’étaient pas signés. Beaucoup de lecteurs « achètent »
d’abord un auteur (re)connu plutôt que l’ouvrage en lui-même.
L’effet « mouton », que veux-tu ! Mais le principe
est séduisant, alors pourquoi pas ? Cela pourrait offrir plus
de visibilité aux « petits » auteurs dont je fais
partie.
9.
Pourquoi avoir choisi le noir dans un monde déjà pas rose ?
Je
t’ai déjà parlé des voix dans ma tête, non ? Et puis le
noir est une source inépuisable d’inspiration : on ne touche
jamais vraiment le fond, il y a toujours pire à raconter, et les
lecteurs aiment à se faire peur. Ils en redemandent !
10.
Quelles sont pour toi les conditions optimales pour écrire ?
Déjà :
pas de chat dans les parages. Ni de gosses. Ni de gens, en fait. Moi
et ma tête, on fait assez de bruit comme ça. Donc : mon ordi,
du jazz en fond sonore, dix litres de café, des réserves de
chocolat (noir… quelle surprise !), et c’est parti mon kiki.
11.
si vous deviez être ami avec un personnage de roman, lequel
serait-ce?
« Ce
cher Dexter », c’te question !
12.
Quel est ton taux de déchet (nombre de mots finalement gardés /
nombre de mots écrits au total ) ? Si tu pouvais avoir accès aux
brouillons/travaux préparatoires d’une œuvre, laquelle serait-ce
?
J’élimine
peu, maintenant que j’y réfléchis. En plus, comme j’écris du
court (nouvelles, novellas, romans courts…), il ne resterait plus
grand-chose. Et j’avoue que les travaux préparatoires d’auteurs
m’ennuieraient bien vite, je n’aurais pas la patience de m’y
plonger.
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