Comme beaucoup d’auteurs en herbe, j’ai essuyé
beaucoup de refus avant de trouver un petit éditeur qui accepta mon texte.
C’était à compte d’éditeur, je tiens à le préciser. Le seul problème, c’était
l’absence totale de promotion et de diffusion. Les livres étaient en ligne et
c’est tout. Depuis, les droits ont été repris par les Éditions du Toucan et
l’ouvrage, pratiquement réécrit a eu une nouvelle vie ; aujourd’hui j’ai
même le plaisir de le voir nominé pour un prix prestigieux.
2. Écrire… Quelles sont vos exigences vis-à-vis
de votre écriture ?
Une bonne histoire (je vais en parler un peu plus
loin), d’abord et surtout. Ensuite : un style honorable qui ne gâche pas le
récit, surtout. Je m’efforce d’avoir une plume fonctionnelle, je ne prétends
pas au style.
3. Écrire… Avec ou sans péridurale ?
Ma femme a accouché de jumeaux et par respect pour
ses efforts, je n’emploierai pas le terme de péridurale ici, écrire n’est
quand même pas aussi douloureux ;) Mais c’est parfois difficile, en effet. Je
considère qu’écrire est véritablement un travail, un métier. C’est ainsi que
j’aborde la chose.
4. Écrire… Des rituels, des petites manies ?
J’ai mon stylo fétiche qui me sert à prendre des
notes dans un gros carnet, c’est ma boîte à idées. Sinon, j’écris où je peux,
quand je peux, souvent avec des bouchons dans les oreilles.
5. Écrire… Nouvelles, romans, deux facettes
d’un même art. Qu’est-ce qui vous plaît dans chacune d’elles ?
Ce que j’aime avant
tout — quel que soit le format retenu — c’est raconter des histoires ;
c’est un noble art, indispensable aux hommes, comme en témoignent les peintures
rupestres et tout ce qui a suivi, jusqu’aux séries américaines, en passant par
les contents de fée. Une histoire nous aide à vivre. Voilà pourquoi les
déportés écrivaient de la poésie ou lisaient Victor Hugo ! Quand on pense que
la 7e saison de Game of Throne a été piratée 1 milliard de fois… les hommes
veulent des histoires. Encore faut-il raconter de bonnes histoires.
C’est là que le métier d’auteur est passionnant.
6. Votre premier lecteur ?
Ma compagne, attentive aux fautes, longueurs et
incohérences de tout poil.
7. Lire… Peut-on écrire sans lire ?
D’un point de vue
technique, certainement. Mais pour ce qui est d’écrire un livre publiable, je
ne vois pas comment il est possible d’écrire sans lire de concert. Dans le
domaine du polar, où tant de choses ont déjà été écrites, innover implique de
mettre en place de bons mécanismes dramaturgiques qu’on ne peut s’être bricolés
qu’après avoir lu la prose des autres.
8. Lire… Votre (vos) muse(s) littéraire(s) ?
Pas de muse, mais de nombreux échanges avec une amie
toulonnaise, Isabelle, qui m’a inspiré un personnage féminin et récurrent dans
3 de mes livres : Isabelle Mayet.
9. Soudain, plus d’inspiration, d’envie
d’écrire ! Y pensez-vous ? Ça vous est arrivé ! Ça vous inquiète ? Que
feriez-vous ?
Le manque
d’inspiration, je connais parfois ça au milieu d’un récit, entre deux scènes.
Il me manque quelque chose pour raccorder deux maillons de mon histoire. Une
seule chose à faire : prendre du recul, ne pas paniquer, laisser l’inspiration
revenir en gardant un carnet et un stylo à portée de mains. Je touche du bois,
l’inspiration est toujours revenue.
11. Pourquoi avoir accepté de participer au
Trophée Anonym'us ?
Parce qu’il devient de plus en plus renommé, parce
qu’écrire des nouvelles m’apprend à synthétiser mes histoires : un bon exercice
pour moi, toujours tenté par les intrigues chorales et labyrinthiques. Parce
qu’il y a des auteurs de prestige dans la liste des participants.
12. Voyez-vous un lien entre la noirceur, la
violence de nos sociétés et du monde en général, et le goût, toujours plus
prononcé des lecteurs pour le polar, ce genre littéraire étant en tête des
ventes?
Les enfants adorent
avoir peur avec les histoires de sorcière et sans doute que les adultes aussi. Mais
l’explication est sans doute à chercher du côté des femmes : selon les études,
70 % des lecteurs seraient des lectrices… de polar pour la majorité d’entre
elles. Elles cherchent la transgression et le frisson, tout en restant assises
dans leur fauteuil. Peut-être que la littérature blanche est devenue
nombriliste et que le polar, quant à lui, n’a pas renoncé à raconter des histoires.
Les histoires… toujours.
13. Vos projets, votre actualité littéraire ?
Un polar cet automne qui fera suite à « un parfum de
soufre » paru il y a quelques années aux Éditions du toucan.
14. Le (s)
mot(s) de la fin ?
Écrire et faire publier
des textes, voilà une tâche bien ardue quand on travaille toute la semaine et
qu’on est papa d’une famille nombreuse, mais quel bonheur ! J’espère avoir un
jour plus de temps pour écrire et surtout continuer à tenir la plume le plus
longtemps possible.
Interview réalisé en collaboration avec le blog Lila sur sa terrasse
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