Un conte de fée à
l’envers : j’ai embrassé le prince charmant, puis il s’est
transformé en crapaud. J’ai fait la connaissance de cet éditeur
lors d’une remise de prix d’un concours de nouvelles qu’il
organisait. Il avait adoré ma nouvelle et voulait en lire plus. Il
m’a donc demandé que je lui envoie le manuscrit d’un recueil. Il
me contactait quasiment quotidiennement, m’assurant qu’il allait
m’éditer. J’ai donc compilé toutes mes meilleures nouvelles et
lui ai envoyé le manuscrit. Il lisait une nouvelle par jour et
m’envoyait un mail à chaque fois pour me rappeler mon talent, ce
dont bien sûr, comme chaque auteur, je ne doutais pas. Au bout d’une
semaine, plus de nouvelles. J’ai rappelé plusieurs fois au bout de
quinze jours, il ne décrochait jamais, puis quand il a fini par le
faire, ce fut pour m’apprendre qu’il ne m’éditerait pas, que
finalement c’était pas terrible. Il avait raison, bien sûr…
2. Ecrire… Quelles
sont vos exigences vis à vis de votre écriture ?
Aucune. Et c’est
bien ce que me reprochent les éditeurs... Surtout un.
3. Ecrire… Avec ou
sans péridurale ?
Définitivement sans
! C’est sale, c’est froid, on y chope des verrues plantaires.
(péridurale, c’est
bien le petit bassin dans lequel on doit se tremper les pieds avant
d’aller à la piscine ?)
4. Ecrire… Des
rituels, des petites manies ?
Oui, mais qui
changent tous les jours.
5. Ecrire…
Nouvelles, romans, deux facettes d’un même art. Qu’est ce qui
vous plaît dans chacune d’elles ?
Dans un recueil de
nouvelles, j’aime être ballotté d’un univers à un autre. Dans
le roman, j’aime le fait qu’on n’ait pas à changer constamment
d’univers…
6. Votre premier
lecteur ?
Ma femme. Et sur
certains textes, elle est mon premier et dernier lecteur…
7. Lire… Peut-on
écrire sans lire ?
On peut, oui, si
l’on croit posséder le talent de Beethoven. Je ne sais pas s’il
est possible d’écrire sans lire, mais je me demande comment il est
possible de vivre sans lire.
8. Lire… Votre
(vos) muse(s) littéraire(s) ?
J’essaie de ne pas
en avoir, même si je ne peux pas nier certaines influences. Disons
qu’il faut se contenter d’influences et ne pas tomber dans la
tentation du mimétisme.
9. Soudain, plus
d’inspiration, d’envie d’écrire ! Y pensez-vous ? Ça vous est
arrivé ! Ça vous inquiète ? Que feriez-vous ?
Ça m’arrive sans
arrêt, et ça ne m’inquiète pas plus que ça, car l’écriture
n’est pas une nécessité pour moi. Mais ce n’est pas tant
l’envie qui fait défaut que l’inspiration.
10. Pourquoi avoir
accepté de participer au Trophée Anonym'us ?
Parce que Éric
Maravélias m’a menacé physiquement. On le surnomme « Éric la
Marave », les puristes apprécieront.
11. Voyez-vous un
lien entre la noirceur, la violence de nos sociétés et du monde en
général, et le goût, toujours plus prononcé des lecteurs pour le
polar, ce genre littéraire étant en tête des ventes?
Je n’espère pas.
En tout cas j’espère que si c’est le cas, ce n’est pas
volontaire de la part des auteurs, sinon ce serait un peu de la
récupération.
12. Vos projets,
votre actualité littéraire ?
Des milliers de
projets, mais pas d’actualité pour autant.
13. Le (s) mot(s) de
la fin ?
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