Des semaines que cela dure. Des jours sur le balcon à épier sa fenêtre, à guetter ses apparitions, à scruter le moindre de ses gestes, à capturer dans son viseur la plus intime de ses attitudes. Des nuits à reproduire, agrandir, placarder les tirages de ses portraits sur le mur du fond. Puis à gamberger dans le noir de cette chambre sans chaleur, à s’agiter seul, loin de ce corps convoité. Mais rien n’apaise la tension de sa carcasse qui réclame, exige de s’assouvir. Se repaître. D’elle.
Ce matin, il n’en peut plus. Réveillé avec la nausée, il n’a pas pu s’empêcher de faire ce qu’il pense encore prématuré de faire. Il s’est approché de sa porte-fenêtre. Il ne l’a pas aperçue, elle était sans doute déjà partie. Mais il a découvert le banc, à quelques mètres de la haie qui sépare son jardinet de l’espace vert commun à tous les résidents des Mimosas. Il s’y est assis, a offert au soleil son visage levé en quête vers le ciel. Des enfants jouaient un peu plus loin, il entendait leurs cris et leurs rires, les coups de pied dans le ballon. Il est resté là longtemps, à espérer un signe qui n’est pas venu. Puis, alors que, frustré, il se levait pour partir, l’objet est venu percuter l’arrière de son crâne. Il a vacillé et cru sa dernière heure arrivée. Un éclair rouge a zébré l’espace devant lui et le ballon est allé rouler tout contre sa haie. Si ça, ce n’est pas un signe, s’est-il dit en retrouvant tant bien que mal son équilibre. Déjà les exclamations des garçons venant récupérer leur balle se rapprochaient. Il ne lui restait qu’une courte fenêtre de tir. Il ne pouvait pas tergiverser plus longtemps, faute de quoi son rêve pourrait bien se désagréger pour une maladresse ou une hésitation de trop. Encore tremblant, il bondit vers la sphère rouge arborant le logo noir d’une célèbre marque sportive. Sans plus réfléchir, il s’en empara et, d’un geste vif, la balança par-dessus les lauriers au feuillage dense et luisant. Le cœur au supplice, il risqua un œil à travers une brèche. Il entrevit les deux fenêtres closes, les rideaux tirés. Puis il repartit rapidement dans l’autre sens avant qu’on ne le trouve là à jouer les voyeurs. Deux garçons surgirent, s’interpellant et s’interrogeant. James ricana : les petits cons, ils pouvaient toujours le chercher leur foutu ballon.
Louise préparait le repas du soir en fredonnant les notes qu’égrenait le piano dans la salle de séjour. Une comptine un peu laborieuse qui la faisait grimacer à chaque étourderie.
– Sol ! c’est un sol ! cria-t-elle, tu te trompes chaque fois au même endroit !
La petite voix de Blanche protesta. Le piano se tut un instant puis le morceau reprit au début. Louise sourit. Son petit trésor était docile, ce soir. Elle attendit l’expiration de la première mesure, la reprise, la fausse note. Alors, agacée, elle décida la fin de la torture en annonçant le dîner dans dix minutes.
Au moment où Blanche sautait du tabouret pour aller se laver les mains, la sonnette de l’entrée retentit. Louise se figea. Qui pouvait bien débarquer à cette heure tardive ? Elle s’essuya les mains dans son tablier, arrangea machinalement quelques mèches et alla ouvrir, sa fille sur ses talons.
L’homme était grand, svelte, terriblement séduisant. Par-dessus tout, il avait un faux air de Jonathan. C’en était tellement troublant que Louise chancela. Le même âge ou presque, un sourire à dépecer les âmes sensibles ou solitaires, à pulvériser les défenses.
– Bonsoir, dit-il d’une voix aux intonations chaudes, j’espère que je ne vous dérange pas…
Et cette pointe d’accent… Américain ? Anglais ?
Louise attendit la suite, incapable de proférer un son. Sa tête remua de gauche à droite et elle ne put s’empêcher de se demander à quoi elle ressemblait. Mal coiffée, suintant les odeurs de fin de journée et de cuisine, fagotée comme une ménagère…
– Ce matin, j’ai fait une partie de ballon avec les enfants de la résidence, reprit l’homme qui se tortillait les doigts, comme gêné, le ballon est passé par-dessus votre haie…
Blanche s’était rapprochée et restait là, collée aux jupes de sa mère, ses petites mains agrippées à son tablier. Le visiteur du soir lui jeta un regard rapide avant de replonger les yeux dans ceux de Louise qui, bouche entrouverte, ne semblait rien comprendre à rien.
– Le ballon est dans notre jardin ! s’exclama Blanche du haut de ses sept ans, c’est ça que tu dis ? Je vais le chercher !
Le beau brun aux cheveux courts élargit son sourire en penchant la tête de côté. Louise, en plein chaos, sentit sa fille lâcher sa cuisse. Elle entendit la course de ses pieds nus dans le couloir et tressaillit, tel un ruminant émergeant d’une longue sieste.
– Oh ! mais je manque à tous mes devoirs ! s’exclama-t-elle. Entrez donc !
– Je ne veux pas vous déranger ! redit l’homme en faisant néanmoins un pas en avant.
– Mais pas du tout ! Vous habitez ici ?
– Oui, l’immeuble à côté, au numéro 10… Depuis quelques semaines seulement…
« Voilà pourquoi je ne l’avais pas encore remarqué ! » se dit la jeune femme que maintenant son vis-à-vis détaillait sans se gêner. Elle rougit sous ce regard de feu et la peau de ses bras nus s’embrasa. Cette fois, il était passé dans le couloir. À contre-jour, il parut encore plus élancé. Un parfum poivré percuta Louise. Elle bafouilla quelques mots pour cacher le trouble violent qui la collait au sol, frémissante comme un cheval au mors. Mais, déjà, Blanche revenait, le ballon rouge entre les mains. Elle le tendit à leur visiteur qui, pour le saisir, s’accroupit devant elle. Puis avança la main pour une légère caresse sur ses cheveux blonds bouclés. De surprise, la petite recula et l’homme se releva très vite en s’excusant. Louise le trouva touchant, avec un côté timide, tellement attentionné. Elle apprécia sa réaction délicate, bien élevée, quand il déclina son invitation à partager un verre. Tout en la regrettant : il n’allait pas déjà partir ! Puis, elle se mordit la langue pour se faire taire. Quelle idiote ! Cette précipitation qui ressemblait à une tentative de capture allait l’effrayer, c’était couru d’avance ! Et il avait sûrement quelqu’un qui l’attendait, lui, pas comme elle, déserte, en friche. En jachère, plutôt, mais depuis si longtemps. – Une autre fois, dit-il avec un sourire renversant ! Je sais où vous trouver maintenant !
Et de l’humour, en plus.
– Je m’appelle James, au fait ! lança-t-il en lui serrant la main, avec force et douceur tout à la fois. Au revoir, Louise, au revoir Blanche !
Ça alors ! Il connaissait leurs prénoms ! Un instant interloquée, la jeune femme se rasséréna : leurs deux petits noms étaient inscrits sur la boîte aux lettres, l’interphone et la sonnette ! La preuve que cet homme était vraiment attentif à tout. En le regardant partir, son dos large et ses hanches minces, Louise maudit la femme qui l’attendait en lui souhaitant une mort immédiate et atroce.
James, s’efforçant de marcher avec nonchalance, serra convulsivement le ballon contre lui, le remerciant pour son aide inespérée. Il rejoignit son antre avec des bulles de soleil plein la tête. Il avait vu ce qu’il voulait voir et qui comblait ses espoirs les plus fous. De près, le modèle était plus explosif encore que les clichés dont il allait passer la soirée à se délecter. Dire qu’il était sur un nuage aurait été en dessous de la vérité.
Il n’eut pas à bousculer Louise pour qu’elle chutât dans ses filets. Au premier regard, la messe était dite. Il n’en fut pas surpris : toutes les femmes réagissaient de la même façon à son contact. Il ne poussa donc pas trop les feux, les rites de la séduction obéissant à un rythme propre et la montée du désir de sa victime devant lui permettre de cueillir le fruit à maturité. Mais sans trop attendre non plus. Certaines proies se lassent de trop de tergiversation. Il se débrouilla pour se trouver sur son passage le surlendemain, un samedi. Il avait repéré sa voiture au parking et dégonflé un pneu. Quand il surgit, elle réagit comme à l’apparition du messie égaré dans une cité en flammes. Il fit celui qui n’a pas le temps, mais peut sacrifier une heure pour lui venir en aide. Le sauveur. Le samaritain. Elles aiment toutes ça. Résultat, le soir, il se retrouva sur le canapé de Louise, à l’écouter lui confirmer ce qu’il savait déjà : elle vivait seule avec Blanche. Son mari était mort quatre ans plus tôt dans un accident de voiture. James compatit : lui, avait été largué par sa femme qui n’avait pas voulu quitter Chicago pour le suivre en France. Il était donc libre, en mission pour plusieurs mois dans cette ville de province. Ambassade des États-Unis, top secret, avait-il ajouté, ce qui avait décuplé le désir de Louise. Tout en sirotant son Kir, attendri, il avait écouté Blanche jouer au piano quelques morceaux malhabiles.
Il attendit encore quelques jours avant de passer à l’étape suivante. Un baiser volé alors que Louise cuisinait un tajine d’agneau aux olives, entre deux parties de jeux passionnés avec Blanche. Si la mère n’était pas difficile à apprivoiser, il voyait bien que la fille n’avait pas l’habitude de partager Louise et qu’aucun homme ne venait jamais ici. Tant mieux, appréciait James, qui aimait être le premier partout. Ce soir-là, après deux bouteilles de vin et Blanche mise au lit, James se laissa entrainer dans la chambre de Louise. Il lui fit l’amour gentiment, avec une retenue qui désola la jeune femme. Il prétexta Blanche, dont la proximité le gênait. « Elle dort comme une bûche, protestait Louise qui, affamée depuis trop longtemps, aurait voulu plus de débauche. Elle était maintenant amoureuse, c’était évident.
Emportée dans un tourbillon de sentiments aussi violents que méconnus – même avec son mari, elle n’avait pas ressenti cet emballement des sens et de l’esprit – Louise, bien qu’elle les déplorât, ne vit pas malice aux dérobades de James. Sexuellement, il n’était pas très assidu, mais la mesure semblant faire partie de sa nature, Louise faisait avec. Ensuite, il refusait de l’inviter chez lui, alléguant qu’un appartement de célibataire ne présentait aucun intérêt. Il ne voulait pas davantage dormir chez elle. Il ronflait, il avait perdu l’habitude de partager un lit. Bref, après leurs étreintes, toujours trop sages au goût de Louise, il se rhabillait et s’enfuyait. Elle réussit à le piéger un soir, pourtant, après qu’il se fut laissé aller sur une troisième bouteille de vin. La nuit fut un enfer. Il ne cessa de gigoter, de parler, de gémir. Le matin, elle l’interpella en riant :
– Je ne sais pas ce que te faisait Blanche, cette nuit, mais tu n’as pas cessé de crier son nom ! On aurait dit que tu l’appelais !
Et lui de froncer les sourcils. Ah bon ? Puis, comme illuminé dans la douleur, il décréta que, sûrement, il rêvait de sa mère, morte l’année dernière.
– Elle s’appelait Blanche ? s’étonna Louise qui n’obtint pour toute réponse qu’un mouvement irrité des épaules.
– Je croyais que tes parents vivaient dans le Wisconsin ? le relança-t-elle en servant le café, tu ne m’as jamais dit que ta mère…
– Bien sûr que si !
– Non, je m’en souviendrais quand même !
Blanche, encore endolorie de sommeil, était arrivée, avait posé son doudou sur la table, mettant un terme à la dispute. James, en larmes, s’était laissé aller sur l’épaule de la petite venue spontanément s’asseoir sur ses genoux. Il répétait son prénom comme une litanie. Louise en avait été malade toute la journée. À l’heure du dîner, James lui avait apporté des fleurs. Dans un paroxysme de trémolos, trois semaines à peine après leur première rencontre autour d’un ballon, il l’avait demandée en mariage.
La date en fut fixée le soir même. Louise s’empressa d’annoncer la nouvelle à sa meilleure amie qui jugea la décision prématurée. Louise ignora ses réticences comme elle balaya celles de sa mère, installée dans le sud de la France. À vrai dire, James ayant annoncé qu’ils partiraient en voyage de noces dans sa famille américaine, la vieille dame aurait Blanche pour elle toute seule pendant au moins deux semaines. Une aubaine.
Les préparatifs furent engagés tambour battant. Louise s’occupa du mariage – dans l’intimité – et James du voyage. Pour le visa américain, Louise dut lui remettre son passeport qui voisinait dans un tiroir avec celui de Jonathan. James ne put résister à la tentation de regarder à quoi ressemblait le défunt mari de Louise tout en s’attendrissant sur la photo de Blanche, inscrite avec son papa sur son passeport. Louise essuya un début de nostalgie, referma le tiroir comme on tourne une page. Trois ans qu’elle attendait un prince pour remplacer celui qu’elle avait perdu. La vie reprenait, enfin.
Trois jours avant le mariage, James dut s’absenter deux journées entières pour une de ses missions mystérieuses. Quelques heures avant son retour, Louise reçut un message : sa mère avait été victime d’un accident. Les pompiers l’avaient transportée à l’hôpital et son état était jugé suffisamment sérieux pour que sa fille unique dût se déplacer.
« Zut, zut, zut, » ronchonnait Louise au mépris des règles élémentaires de l’amour filial. Elle devait justement lui conduire Blanche au début de la semaine prochaine, cet incident était catastrophique. Elle tempêtait encore quand elle reçut un appel de James. Il était sur la route, dans une heure, même pas, il serait auprès d’elle.
– Ah non ! s’insurgea-t-il quand elle lui raconta l’accident maternel, elle peut pas nous faire ce coup-là ! Tout est prêt, les billets, ton visa, je t’ai préparé plein de surprises !
Louise le tranquillisa. Elle ne ferait qu’un aller-retour, le temps de prendre des dispositions. Est-ce qu’il pouvait s’occuper de Blanche en son absence ? James accepta sans se faire prier. Ce mardi, en fin de soirée, Louise se jeta dans ses bras dès qu’il arriva et fila à la gare prendre un train pour la Côte d’Azur.
Depuis la fenêtre de sa chambre, Blanche lui fit signe d’au revoir en agitant son doudou. Louise se demanda pourquoi sa gorge se serrait si fort à cet instant.
En arrivant à Nice, Louise apprit que sa mère n’avait pas survécu. Nul ne put lui fournir la moindre explication quant à ce qui s’était passé. La police ne s’était même pas déplacée et d’après les blessures, la vieille dame était tombée dans les escaliers trop raides de sa maison. Anéantie, Louise en informa James qui compatit et la rassura : il resterait avec Blanche aussi longtemps qu’il faudrait. Les démarches – obsèques, succession à lancer – prirent trois longues journées que Louise n’eut pas le temps de voir passer. Elle s’inquiéta bien un peu, à partir du deuxième jour, de ne plus avoir de nouvelles de James, ni de réponse à ses messages. Bien que les surprises ne fussent pas le genre de son fiancé, il était bien capable de lui en réserver une.
Comme par exemple, d’effectuer des démarches pour que Blanche les accompagne en Amérique. Mais bien sûr ! James se dépêchait de tout orchestrer ! Aussi, dès qu’elle le put, Louise sauta dans le train du retour, pressée de retrouver ses deux amours, convaincue qu’ils seraient à la gare, à l’attendre.
Le quai était vide et quand elle entra la clef dans la serrure de sa porte, elle ressentit une angoisse aussi poignante qu’irrationnelle qui lui ouvrit la poitrine en deux. Tout était noir, pas de dîner en vue, pas de Blanche pour lui sauter au cou. Louise fit le tour des lieux. Il lui sembla qu’une éternité s’était écoulée depuis son départ bien que tout lui parût dans le même état. Jusqu’au doudou de Blanche, abandonné sur le coin de la table de la cuisine. Aveuglée par le stress qui lui fermait toutes les voies d’une compréhension raisonnée de la situation, elle composa le numéro de James. Cette fois, la messagerie était carrément saturée. Elle se précipita dans l’immeuble voisin, au numéro 10. Forcément, était-elle bête, ils étaient là-bas, chez lui ! Mais comment s’y prendre, elle ne savait même pas où chercher ! Elle sonna chez les voisins, les siens et ceux de cet homme qu’elle avait chéri si fort. Personne ne put rien lui dire d’intelligent.
À minuit, elle dut se rendre à l’évidence. Hébétée, elle appela le commissariat de police qui lui demanda de se déplacer. À un officier de permanence blasé elle raconta son histoire qu’il jugea à dormir debout. Il enregistra une mention de main courante et l’envoya se coucher. Le lendemain, elle retourna à la charge et, en pleine crise de nerfs, obtint un entretien avec un patron. Ils reprirent ensemble les éléments, un à un. Oui, elle avait bien confié sa fille à cet homme qu’elle ne connaissait pas. James Brown, dites-vous ? Inconnu au bataillon, chère madame. L’Ambassade des États-Unis n’en a jamais entendu parler. Un espion ou quelque chose comme ça ? Ben oui, c’est ce que disent tous ceux qui cachent des secrets honteux, les prédateurs. L’appartement du n° 10 de la résidence des Mimosas était loué à une certaine Marine Clerc, célibataire. Sa famille n’en a plus de nouvelles depuis plus d’un mois. Votre James ne vous en a pas parlé ? Pourquoi ne suis-je pas étonné ? Autre chose ? Ah ! le passeport de votre mari a disparu ? Voilà qui était beaucoup plus embêtant et justifia une diffusion nationale aux frontières. Mais, trois jours étant passés, le faux papa et sa fille étaient sûrement déjà loin, hors d’atteinte.
Pendant les semaines et les mois qui suivirent, on ne peut pas dire que la police ne fit rien. Elle explora largement toutes les pistes qui pouvaient conduire à cet homme fantôme dont les empreintes et l’ADN étaient inconnus, qui aimait trop les enfants ainsi qu’en témoignèrent les dizaines de clichés, films et écrits enflammés que l’on découvrit au domicile de Marine Clerc en compagnie d’indices ne laissant aucun doute sur le sort que cette femme avait subi. Son corps, en revanche, ne fut jamais retrouvé. À Nice, des témoins reconnurent en James Brown l’homme qui était venu voir la mère de Louise, juste avant sa chute malencontreuse dans l’escalier.
Plusieurs affaires sortirent de l’ombre dans plusieurs pays d’Europe qui faisaient état d’un modus operandi identique : un homme bien sous tous rapports séduisait une jeune femme seule, la demandait en mariage et disparaissait avec sa fille, toujours âgée de six ou sept ans. On n’avait jamais retrouvé ni ce spectre mystérieux ni les fillettes.
À l’égal de ses compagnes d’infortune, Louise ne revit jamais ni James ni Blanche.
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