mercredi 20 février 2019

L'interview de la semaine : Fred Gevart



Cette année, ce sont les auteurs eux-mêmes qui ont concocté les questions de l’interview, celles qui leur trottent dans la tête, celles qu’on ne leur pose jamais, ou tout simplement celles qu’ils aimeraient poser aux autres auteurs.

Aujourd'hui l'interview de Fred Gevart






1. Certains auteurs du noir et du Polar ont parfois des comportements borderline en salon. Faites-vous partie de ceux qui endossent le rôle de leurs héros ou protagonistes pendant l'écriture, histoire d'être le plus réaliste possible ?
Bande de psychopathes !
Non (les taiseux, comme on dit, ont le vent en poupe).
2. Douglas Adams est promoteur de 42 comme réponse à la vie, l’univers et le reste. Et vous quelle est votre réponse définitive ?
Pour la vie et l’univers, 42 me paraît effectivement une réponse correcte. En revanche, pour le reste, il me semble qu’il faille tout de même tenir compte du dénivelé.
3. Y a-t-il un personnage que vous avez découvert au cours de votre vie de lecteur et avec lequel vous auriez aimé passer une soirée ?
Sans trop d’hésitation Dean Moriarty, sauf que certains soirs j’insisterais vraiment pour faire le bob quand il se met en tête de prendre la route pour traverser le pays.
4. Si tu devais avoir un super pouvoir ce serait lequel et pourquoi?
Sans doute celui de ressusciter les deadlines.
5. Est-ce que tu continuerais à écrire si tu n'avais plus aucun lecteur ? (même pas ta mère)
All work and no play makes Jack a dull boy.

6. Quel a été l'élément déclencheur de ton désir d'écrire ? Est-ce un lieu, une personne, un événement ou autre ?
C’est une partie qui s’est jouée en deux manches. La première c’était en 4ème, j’ai écrit un poème au sujet d’un personnage de BD qui m’avait ému, et pas mal d’autres ont suivi. Puis il y a eu une mi-temps, et la deuxième manche (décisive) s’est jouée en 1997 à cause à la fois d’une personne et d’un lieu (commun), dont les initiales sont SK.
7. Est-ce que le carmin du sang de ses propres cicatrices déteint toujours un peu dans l'encre bleue de l'écriture ?

Certains voient l’écriture comme une suture sur la plaie, d’autres comme le sel.

8. Penses tu qu'autant de livres seraient publiés si la signature était interdite ? Et toi, si comme pour le trophée Anonym'us, il fallait publier des livres sous couvert d'anonymat, en écrirais-tu ?
Oui, mais dans ce cas je préfèrerais les écrire incognito.
9. Pourquoi avoir choisi le noir dans un monde déjà pas rose ?
A vrai dire, je ne me souviens plus si c’est parce que je n’ai pas trouvé l’interrupteur ou bien parce qu’on avait coupé le courant.
10. Quelles sont pour toi les conditions optimales pour écrire ?
10 à 12°c, pas de pluie, vent nul. Et surtout, comme je l’évoquais tout à l’heure, pas trop de dénivelé.
11. si vous deviez être ami avec un personnage de roman, lequel serait-ce?
Franchement, quand on est pote avec Bubba, comme Patrick Kenzie et Angela Gennaro, je pense qu’on doit se sentir un peu plus peinard.
12. Quel est ton taux de déchet (nombre de mots finalement gardés / nombre de mots écrits au total ) ? Si tu pouvais avoir accès aux brouillons/travaux préparatoires d’une œuvre, laquelle serait-ce ?
A part compter les « E » dans le premier jet de La Disparition de Perec en cas d’insomnie, je ne vois pas. Pour ce qui est de mes statistiques personnelles, je viens de les vérifier (je te remercie pour cette question, c’était quand même très fastidieux). Est-ce un signe ? Mon taux est de 42,195 % Je te propose d’arrondir à 42.

Aucun commentaire: