mercredi 3 octobre 2018

L'interview de la semaine : Stéphanie Lepage


Cette année, ce sont les auteurs eux-mêmes qui ont concocté les questions de l’interview, celles qui leur trottent dans la tête, celles qu’on ne leur pose jamais, ou tout simplement celles qu’ils aimeraient poser aux autres auteurs.




Aujourd’hui l’interview de Stéphanie Lepage





1. Certains auteurs du noir et du Polar ont parfois des comportements borderline en salon. Faites-vous partie de ceux qui endossent le rôle de leurs héros ou protagonistes pendant l'écriture, histoire d'être le plus réaliste possible ?
Bande de psychopathes !
J’aimerais bien endosser le rôle de mes tueurs dégénérés, parfois, histoire de faire un peu le ménage autour de moi… mais il paraît que ce n’est pas bien de tuer des gens (c’est même interdit, non ?). Alors, je me venge « sur le papier ». Sinon, en salon, je fais comme si j’étais quelqu’un de normal, mais les lecteurs ne sont pas dupes : ils savent bien que les auteurs de noir et de polar sont complètement barrés !
2. Douglas Adams est promoteur de 42 comme réponse à la vie, l’univers et le reste. Et vous quelle est votre réponse définitive ?
Euh… l’œuf ? Non, la poule… Merde, je crois bien que c’est l’œuf, non ? Ou alors…
3. Y a-t-il un personnage que vous avez découvert au cours de votre vie de lecteur et avec lequel vous auriez aimé passer une soirée ?
Vi !! Samuel Moss, le héros de Laurent Scalese dans Je l’ai fait pour toi, un mélange de Colombo et de Cherif badass…
4. Si tu devais avoir un super pouvoir ce serait lequel et pourquoi?
Pouvoir éradiquer les cons, ça compte ?
5. Est-ce que tu continuerais à écrire si tu n'avais plus aucun lecteur ? (même pas ta mère)
Bien entendu, c’est indépendant de ma volonté, presque comme de respirer. Et tant que je n’arriverai pas à faire taire les voix dans ma tête…
6. Quel a été l'élément déclencheur de ton désir d'écrire ? Est-ce un lieu, une personne, un événement ou autre ?
La lecture, pardi, et Stephen King, of course ! Je suis une lectrice compulsive depuis mon plus jeune âge et, lorsque j’ai lu Ça du maître incontesté (comment ça, j’exagère ?), je me suis dit : plus tard, je ferai comme le monsieur, j’écrirai des histoires à faire flipper sa race !
7. Est-ce que le carmin du sang de ses propres cicatrices déteint toujours un peu dans l'encre bleue de l'écriture ?
Pas du tout, en ce qui me concerne, ou alors je suis à point pour vingt ans de thérapie au minimum.
8. Penses tu qu'autant de livres seraient publiés si la signature était interdite ? Et toi, si comme pour le trophée Anonym'us, il fallait publier des livres sous couvert d'anonymat, en écrirais-tu ?
Je crois que de « grands noms de la littérature » (ironie, quand tu nous tiens…) passeraient sûrement à la trappe si leurs bouquins n’étaient pas signés. Beaucoup de lecteurs « achètent » d’abord un auteur (re)connu plutôt que l’ouvrage en lui-même. L’effet « mouton », que veux-tu ! Mais le principe est séduisant, alors pourquoi pas ? Cela pourrait offrir plus de visibilité aux « petits » auteurs dont je fais partie.
9. Pourquoi avoir choisi le noir dans un monde déjà pas rose ?
Je t’ai déjà parlé des voix dans ma tête, non ? Et puis le noir est une source inépuisable d’inspiration : on ne touche jamais vraiment le fond, il y a toujours pire à raconter, et les lecteurs aiment à se faire peur. Ils en redemandent !
10. Quelles sont pour toi les conditions optimales pour écrire ?
Déjà : pas de chat dans les parages. Ni de gosses. Ni de gens, en fait. Moi et ma tête, on fait assez de bruit comme ça. Donc : mon ordi, du jazz en fond sonore, dix litres de café, des réserves de chocolat (noir… quelle surprise !), et c’est parti mon kiki.
11. si vous deviez être ami avec un personnage de roman, lequel serait-ce?
« Ce cher Dexter », c’te question !
12. Quel est ton taux de déchet (nombre de mots finalement gardés / nombre de mots écrits au total ) ? Si tu pouvais avoir accès aux brouillons/travaux préparatoires d’une œuvre, laquelle serait-ce ?
J’élimine peu, maintenant que j’y réfléchis. En plus, comme j’écris du court (nouvelles, novellas, romans courts…), il ne resterait plus grand-chose. Et j’avoue que les travaux préparatoires d’auteurs m’ennuieraient bien vite, je n’aurais pas la patience de m’y plonger.

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